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Vacances littéraires indiennes: le debrief

L’Inde étant la patrie de mon cher et tendre, nous nous y rendons une fois par an afin de rendre visite à sa famille – et depuis que mini miss est née, pour qu’elle s’imprègne un peu de cette culture qui est aussi la sienne.

Je vous fais donc un petit compte rendu de mes lectures au pays des éléphants et du curry, comme promis! Vous trouverez pour chaque titre un bref résumé et mon avis (si j’ai fini ma lecture). Les chroniques détaillées viendront en temps voulu.

J’avais emporté dans ma valise trois livres, et j’en ai acheté trois autres sur place. Embarquez avec moi pour des aventures littéraires très variées!

Vol Bruxelles / Poona:

How to find love in a bookstore (Comment tomber amoureux dans une librairie), Veronica Henry

Avec un titre pareil, comment résister, pour moi qui adore les librairies et qui découvre la chick lit?

A la mort de son père, Emilia décide de reprendre sa librairie, et donc de revenir dans sa petite ville natale. Ce faisant, elle va rencontrer les clients réguliers de son père et ses amis, découvrant comment il a touché chacun d’entre eux.

C’est un livre que j’ai lu d’une traite, qui brosse le portrait d’une ville en périphérie de Londres, et de ses habitants. Emilia, en reprenant la librairie familiale, va enfin trouver la stabilité.

On a le droit à une jolie galerie de portraits, et tous sont bien travaillés et développés. La littérature permet à tous, d’une manière ou d’une autre, d’évoluer.  J’ai été agréablement surprise par ce livre, que j’ai acheté sur un coup de tête car le titre et l’illustration me plaisaient. Comme quoi, les achats impulsifs ont parfois du bon 😉

The taming of the Queen (Le dressage de la Reine), Philippa Gregory

Vous connaissez ma passion pour Philippa Gregory et son travail historico-féministe sur les Tudor. Le dernier volume de l’auteure que j’ai acheté, hum… disons que je me suis chronologiquement complètement plantée, puisqu’il s’agit de la dernière reine d’Henry Tudor, alors qu’il me fallait la première (après avoir lu les volumes consacrés à son arrière grand-mère, ses grand-mère, sa mère, sa grand-tante et sa grande cousine. Comment ça vous vous y perdez? Hum? Allez vite relire mes chroniques!).

Bref, au lieu de Catherine d’Aragon, qu’on connait plutôt bien si on s’intéresse un tant soit peu aux Tudor, je me suis retrouvée avec Kateryn Parr, et c’était très chouette.

Henry VIII est à la fin de sa vie, complètement bouffi, une jambe rongée par la gangrène, aussi parano qu’il est possible de l’être. Kateryne a 30 ans de moins que lui et subit son sort de jeune épouse royale avec autant de grâce que possible.

C’est la première reine à avoir une cour consacrée à l’étude biblique, ce qui en fait une érudite. Elle a publié sous son nom des traductions de textes sacrés.

En parallèle, la réflexion idéologique sur catholicisme et protestantisme est menée.

Le titre du livre fait référence au fait que le roi, soucieux que sa femme ne pense trop par elle même, la « dresse » en lui faisant peur: du jour au lendemain, il promulgue des lois faisant de sa sixième femme une criminelle.

Kateryn Parr survit à son royal époux, ce qui montre bien que 1. elle était très maligne, 2. ouf, il était temps que ce vieil enfoiré d’Henry quitte cette Terre.

Je suis fan de Philippa Gregory, donc mon avis est assez partial: j’ai adoré!

Lune rouge, Miranda Grey

Lune Rouge n’est pas un ouvrage de fiction, mais un essai sur les cycles féminins et la nature cyclique de la femme. Miranda Grey est une auteure britannique qui a consacré sa vie à l’étude des mythes et légendes de la Femme dans le monde, et plus particulièrement les légendes celtiques. Son but est de rendre à la Femme sa place dans notre société très masculine.

En comprenant ce qui se passe dans notre corps, au travers des mythes et légendes ancestrales, mais aussi tout simplement au travers de la science, nous pouvons embrasser et accueillir notre nature cyclique, contraire à la nature linéaire masculine.

Si je vous parle de syndrome prémenstruel, ça vous parle?

Ce livre nous apprend à être en symbiose avec notre corps et notre esprit, et à nous observer pour mieux nous comprendre, en tant que femmes. Il nous apprend aussi à optimiser nos ressources en fonction de notre cycle menstruel – à certaines périodes on se sent plus dynamiques, peut-être est-ce le moment de commencer un projet? Alors qu’à d’autres, on se sent plus émotives, peut-être est-ce alors le moment de se consacrer à l’art? Ce genre de choses 🙂

Vol Ponna / Bruxelles:

Menaka’s choice (Le choix de Ménaka), Kavita Kané

Ménaka est une apsara, une nymphe céleste, dont l’existence même est vouée à la séduction et aux plaisirs charnels. Elle est la préférée du Dieu Indra, qui règne sur le paradis. Pourtant, lorsque Ménaka tombe amoureuse et enceinte, son destin en sera changé à jamais (et Indra n’est pas très content).

J’en suis aux 3/4 de ce livre, qui retrace le destin d’une créature mythique indienne très connue. En tant que non-indienne, je n’avais aucune idée de qui était Ménaka, mais apparemment tout le monde connaît ce personnage.

Kavita Kané prend le parti de nous raconter l’histoire de cette nymphe céleste, qui transgresse la règle même du paradis: vivre de plaisirs, mais sans s’attacher. Tomber amoureuse et faire un enfant n’est pas dans la description de son job.

Je dois dire que le style littéraire de Kavita Kané est bien meilleur que celui des autres auteurs indiens que j’ai pu lire jusqu’à présent. Cependant on sent tout de même la « touche indienne ». Et il y a un peu trop d’adjectifs à mon goût.

Je commence à me lasser un peu, mais je vais bien sur aller jusqu’au bout. Je n’ai volontairement pas lu l’histoire de Ménaka avant, afin de garder un peu de suspense. Certaines tirades sont très belles et profondes.

J’attends de voir quelle est la morale de l’histoire.

Ma critique ici.

The curse of Surya (La malédiction de Surya), Dev Prasad

Si pour vous « Surya » rime avec « Bonali », le titre doit vous faire un peu rire! Mais sachez, bande d’ignares, que Surya est le Dieu Soleil du panthéon indien! Rien que ça!

D’après le résumé, je m’attends à un genre de Da Vinci Code à l’indienne. En tout cas il y a une jeune journaliste impliquée dans le truc, des meurtres, et la recherche d’un trésor mythique. Bref, de l’action et du mystère! Et c’est international: la journaliste est à Singapour, le crime en Inde, et le mort est tibétain!

J’ai commencé les deux premiers chapitres mais je me suis arrêtée car le style d’écriture était un parfait exemple de ce que j’appelle « le style indien ». Je m’en veux de dire ça, mais comme je l’ai expliqué au dessus, les auteurs indiens ont, pour la plupart, un style littéraire assez pauvre. Je pense que cela vient tout simplement du fait que l’anglais a évolué d’une manière différente là bas, et qu’il est sous-tendu par les autres langues indiennes.

Mais juste après en avoir fini avec Philippa Gregory, ça piquait un peu. Donc il est en attente, mais je dois dire qu’après seulement deux chapitres, il y a déjà beaucoup de suspense! Donc je suis plutôt confiante. Le style d’écriture n’est peut-être pas parfait, mais les auteurs indiens écrivent des page-turners! Ils savent raconter une histoire comme il faut!

Rau, N.S. Imandar

J’ai acheté ce livre les yeux fermés, car il s’agit de l’oeuvre sur laquelle est basée un film Bollywood que j’ai vu, et bien aimé: Bajirao Mastani.

Il s’agit de l’histoire vraie de Bajirao,  un général indien, le meilleur, évidement, qui s’éprend de Mastani, une princesse hindoue-musulmane. Oh! scandale! Et le pire, c’est qu’il la prend en seconde épouse, insultant un chouïa sa première femme, qui est 100% hindoue, elle!

L’histoire (vraie) se passe à Poona, la ville de mon mari, qui fut longtemps la capitale du Maharastra (aujourd’hui la capitale de cette province est Mumbai, mais à l’époque ce n’était qu’un marécage).

Pas encore lu, même pas feuilleté, mais j’ai hâte!

Je vous laisse avec la bande annonce de Bajirao Mastani, histoire que vous en preniez plein les mirettes!


PS: la prochaine fois, je partagerai avec vous une wish list « littérature indienne pour enfants et adolescents ». Et bien sur, les chroniques complètes et détaillées des livres ci-dessus!

A bientôt!

Sev

27 réflexions au sujet de “Vacances littéraires indiennes: le debrief”

        1. Tu mets la barre très haut, avec Devdas: Il faut bien se souvenir que le Bollywood est avant tout du divertissement, et que les films un peu plus fouillés ou sérieux sont rares…
          Pour être honnête je ne me souviens pas vraiment du film, juste du pitch de base, et que j’en avais pris plein les mirettes.
          Ce qui m’intéresse dans le livre, c’est de découvrir un personnage historique de la région de mon mec 😉

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        2. Je ne pensais mettre la barre si haut que ça puisque c’est le même réalisateur, faisant effectivement du divertissement en adaptant une fois de plus un roman.
          Roman que tu as raison de le lire, ceci dit.
          Epouser un indien est rare, quand on est une européenne. Ca aussi doit encore être une belle histoire, mais bon, comme elle dépasse le cadre du blog… Enfin, si un jour tu songes à l’écrire, je pense qu’il y aura des lecteurs.

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        3. Ahahah, écoute, on verra bien quand j’aurai 70 ans et que je me dirai qu’il est temps d’écrire mes mémoires 😉 Pour l’instant, je ne trouve pas qu’il y ait trop de matière à développer! On est un couple comme il y en a tant d’autres 😉

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    1. Regarde un peu le site de Miranda Grey, et aussi « bénédiction de l’utérus ». Elle a écrit un autre livre qui s’appelle « La femme optimale », et qui, apparement, est beaucoup plus pratico-pratique (Lune Rouge est plus axé sur la théorie et les légendes, bien que quelques exercices d’observation de ses cycles et de soi-même soient proposés).

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      1. Oui, même deux ! « Lune rouge » et « Rau ». Mieux se comprendre en tant que femme est vraiment très important. Je m’aperçois de plus en plus que nous sommes conditionnées dès l’enfance pour vivre dans un monde d’hommes fait par les hommes. La voix de la femme est vraiment inaudible ! On commence juste à l’entendre.
        Et « Rau » pour ces histoires envoutantes venant des Indes. J’adore tout ce qui est épique avec ce côté exotique.

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    1. je dois avouer qu’à un certain moment, j’ai fait une petite overdose de Philippa Gregory: c’est toujours la même recette, plus ou moins, et on connait déjà l’histoire, vu que ce sont des faits historiques. Ca faisait longtemps que j’avais acheté ce livre (l’été dernier), sans y toucher. Cette pause m’a fait du bien, car j’ai vraiment pu apprécier le style d’écriture ainsi que l’histoire de Kateryn Parr- que je ne connaissais pas du tout!

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    1. Merci merci 🙂
      C’est vrai que j’ai plutôt tendance à écrire des chroniques littéraires à ralonge, donc ça fait du bien, un petit survol sans se prendre la tête 😉
      Le film est époustouflant visuellement, mais bon ça reste du Bollywood, avec tout les drames et les excès qu’on lui connait 🙂 Par contre, comme je l’ai dit, il s’agit d’une histoire vraie et de personnages historiques très connus.

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        1. Ah mais mon cher Tanuki, c’est un blog littéraire ici! Je vais te donner quelques liens de blogs qui s’intéressent au bollywood, ça devrait t’aider. Moi aussi c’est plutôt par hasard en fait 😉

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