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Les Pilliers De La Terre (The Pillars Of The Earth) Ken Follett, 1989 (2/2)

Les Pilliers De La Terre
Les Pilliers De La Terre

Résumé: Dans l’Angleterre du 12è siècle, les destins croisés d’un prieur, d’une famille noble, d’une famille de nouveaux-riches, d’un évêque, de la famille d’un bâtisseur et d’une rebelle se tissent autour de la construction d’une cathédrale. La guerre de succession qui ravage le pays ne lui permet pas de prospérer, et rejaillit d’une manière ou d’une autre sur les protagonistes. Amour, haine, jalousie, foi, orgueil, poussent nos héros à se déchirer.


Mon avis: Que dire, par où commencer… J’ai adoré Les Pilliers de La Terre! C’est tout ce qu’il y a à dire!

Comment ça, il faudrait développer un peu? Ah bon? OK, je vais vous dire pourquoi…

Tout d’abord, l’auteur: Ken Follett écrit des romans historiques fleuves, des pavés foisonnants de détails justes et précis. En achetant ce livre, je savais donc que je serai servie. Attention, il s’agit d’une oeuvre de plus de mille pages. Cela peut faire peur, mais c’est tellement prenant que je l’ai fini en moins d’une semaine (notez que j’ai aussi un emploi à plein temps, un bébé et une vie).

Je me suis ensuite plongée dans la mini-série qui en a été tirée pour prolonger le plaisir, et j’ai même été jusqu’à faire des recherches poussées sur les personnages et évènements historiques évoqués. Bref, j’étais complètement accro! kingsbridge canvas

L’histoire met en scène plusieurs personnages venant de milieux socio-économiques différents dans l’Angleterre du 12è siècle, autour de la construction d’une cathédrale dans la bourgade fictive de Kingsbridge. Plusieurs thèmes sont développés au travers de ces personnages, qui ont tous bien sur un rôle et une finalité bien précis. La grande et la petite histoire sont intimement mêlées.

On en apprend des tonnes sur l’histoire de l’Angleterre de cette époque là, sur l’architecture (transition du style roman vers le style gothique – souvenez-vous de vos cours d’histoire de 5è!), sans que ça ne devienne justement un cours d’histoire. On apprend sans s’en rendre compte.

L’intrigue est aussi rondement menée, les personnages traversent toutes sortent d’épreuves et nous font découvrir toutes les facettes de la vie au 12è siècle au travers de leurs aventures. La psychologie des personnages est intéressante, cependant j’aurai aimé un peu plus de nuance. Les gentils restent gentils et les méchants sont condamnés à être méchants. Point de salut. A ce niveau là, c’est un peu simpliste. Sur plus de 1000 pages et des décennies, on aurait pu assister à quelques retournements de situation (bon, il y en a un, mais sur la fin).

J’ai aussi regretté que la lignée de Tom et Agnès s’arrête: Alfred ne consomme pas son mariage avec Aliéna, Martha reste vieille fille, et Jonathan est moine. Il n’y en n’a que pour Jack et Aliéna, qui certes, sont très attachants, mais j’aurais vraiment aimé que Martha devienne quelque chose d’autre qu’une vieille fille amoureuse de Jack.

Enfin, j’ai beaucoup aimé les illustrations qui ponctuent les différentes parties du livre. Au début de chaque nouvelle partie on trouve une illustration de la cathédrale, au stade où elle en est: à moitié écroulée, en train d’être plannifiée, en construction, etc…


Les différentes couvertures:

En France:  Le titre de l’oeuvre a été traduit littéralement, on ne perd donc pas de sens par rapport au titre original. La couverture de l’édition que j’ai lue (l’avant dernière ci-dessous) montre des notables entrant et sortant d’une cathédrale. Chez le même éditeur, on voit la même cathédrale en chantier – une illustration qui me parait plus appropriée. C’est vraiment un détail, mais le roman se passe pendant la construction de la cathédrale, et non pas après.

D’autres éditeurs se focalisent sur les gargouilles (un art dans lequel Jack excelle), les vitraux (qui se développent avec le style gothique), ou encore sur l’aspect guerrier du roman (la guerre est après tout au centre de cette période trouble) avec un écusson et une épée.

Ailleurs: Dans pratiquement toutes les langues, le titre a été traduit littéralement, ce qui reflète bien l’intention de l’auteur. En néerlandais et en hongrois, le titre est « La Cathédrale », ce qui colle aussi pas mal, mais qui enlève un peu la dimension romanesque (« les piliers de la terre », ça en jette plus que « la cathédrale »). Enfin, en suédois, un parti pris très différent, mais que j’aime beaucoup: « L’épée et le sceptre », qui illustre bien les jeux de pouvoir entre la royauté et l’Église.

Les illustrations sont très diverses, mais on retrouve beaucoup de chantiers et d’écussons, des dragons, des rosaces, mais aussi des croix et des épées. L’édition brésilienne me parle le moins: un paysage de campagne anglaise, sur lequel veillent les ruines de ce qui devait être Kingsbridge.


Les personnages: J’ai beaucoup aimé Tom le bâtisseur. Un mec simple, honnête et droit, qui est passionné par son travail. Sa relation avec sa femme Agnès est très belle. C’est l’amour de sa vie, et même après son décès, il n’aura de cesse de lui parler et de lui décrire « sa cathédrale ». La relation qu’il a avec Ellen n’est en rien antinomique. C’est une relation passionnelle, alors que la relation qu’il entretient avec Agnès est basée sur une entente mutuelle, une compréhension des choses commune. Un taiseux, un homme bon un peu ours.

Par Dracontessa
Par Dracontessa

Ellen, la femme rebelle, instruite, la « sorcière » qui vit libre de toute attache dans les bois avec son rejeton né du péché, incarne la liberté. Elle fait fi de toute convention, pisse sur les saintes écritures, maudit les gens pour leur faire peur, et n’a que faire du qu’en dira-t-on. On découvre à travers son personnage la vie des voleurs, insoumis, et autres fugitifs.

Jack est bien le fils de sa mère. Très intelligent, instruit, capable, il comprend beaucoup rien qu’en observant. Dès sa première rencontre avec Aliéna, alors qu’il n’est encore qu’un enfant, il est fasciné par celle qu’il appelle « la princesse ». En grandissant, le vilain petit canard deviendra un jeune homme à la beauté inhabituelle, roux, avec de grands yeux verts. Il sait ce qu’il veut et met tout en oeuvre pour parvenir à ses fins. Il n’hésite d’ailleurs pas à manipuler la ferveur religieuse de la populace pour amasser de l’argent. Après une cour intelligente et assidue, il parviendra à faire tomber les barrières d’Aliéna.

Aliena de Shiring (vue par Eydhen d37xzjw)
Aliena de Shiring (vue par Eydhen d37xzjw)

Aliéna justement, est un personnage assez intéressant: d’abord peste choyée par son papa, sa déchéance révèle sa force de caractère. Elle endure le viol pour sauver son frère, trouve le moyen de gagner de l’argent alors qu’elle n’a jamais travaillé, et soutient financièrement la carrière de chevalier de son frangin.

Enfin le prieur Philip, droit dans ses bottes, se remet régulièrement en question: la construction de la cathédrale est-elle une obligation divine, ou fait-il preuve d’orgueil (un pécher) en s’entêtant dans ce projet? Sans autre ambition que de servir Dieu, il se retrouve un peu malgré lui à la tête du prieuré grâce à sa modestie et son honnêteté. Il croit dur comme fer à la bonté de l’homme et déchante un peu lorsqu’il doit commencer à « jouer dans la cour des grands » – lorsqu’il doit négocier avec le roi, Waleran ou les Hamleigh, pour le bien de sa communauté. On assiste donc à l’évolution d’un homme naïf qui se transforme en fin négociateur, sans perdre de vue ses idéaux.

Lady Hamleigh par singlestar1990
Lady Hamleigh par singlestar1990

Passons maintenant aux « méchants »: Ils sont eux aussi très intéressants. Les Hamleigh père et fils sont rustres et violents. C’est la femme de la maison, Lady Hamleigh, laide comme un pou et défigurée par des cicatrices au visage, qui est le cerveau de la famille. C’est grâce à elle que son mari, puis son fils, deviendront comtes de Shiring. Elle a par ailleurs une peur bleue des flammes de l’enfer, et refuse de commettre quelque pécher que ce soit si elle n’a pas la certitude qu’elle sera absolue avant. Son fils William a hérité de sa mère cette peur de l’enfer.

William est l’incarnation des ambitions de ses parents, mais il n’a pas les moyens intellectuels de les concrétiser. Il fait capoter ses fiançailles avec Aliéna en se montrant rustre, aime la violence, et trouve que les femmes ne sont bonnes qu’à être des putains soumises. Sauf bien sur sa maman. Obsédé par Aliéna, il perdra sa virginité en la violant, et n’aura de cesse de reproduire cet effroyable scénario avec toutes les autres femmes qu’il rencontrera pour atteindre la jouissance.

Waleran, quant à lui, est animé d’une ferveur religieuse peu commune. Il commet des actes effroyables pour la Gloire de Dieu, qu’il associe d’une manière ou d’une autre à son ambition personnelle. Assez tordu!

Waleran Bigod par NeriahNee
Waleran Bigod par NeriahNee

WhiteShipSinking
La Blanche Nef

Les faits historiques: L’unique héritier mâle du Roi Henri 1er (fils de Guillaume le Conquérant) meurt tragiquement dans le naufrage de la Blanche Nef. Henri 1er nomme sa fille Mathilde (Maud) à sa succession. Lorsqu’il meurt en 1135, c’est son neveu, Étienne de Blois (Stephen – donc le cousin de Mathilde) qui usurpe le trône. Mathilde doit fuir en Normandie avec son jeune fils Henri Plantagenêt. Stephen a l’appui de l’Église grâce à son frère Henri de Blois, évêque de Winchester. Il a en outre promis d’être un souverain modèle envers l’Église, ce qui veut dire que l’Eglise a une grande marge de manoeuvre et beaucoup d’influence à la cour d’Angleterre.

Couronnement d'Etienne de Blois
Couronnement d’Etienne de Blois

Une guerre de succession sans merci entre Mathilde et Étienne, qui dure des décennies, se traduit par une période de chaos appelée l’anarchie. Henri, le fils de Mathilde, épouse Aliénor d’Aquitaine, ce qui le rend encore plus puissant (il possède maintenant la Normandie, l’Anjou et l’Aquitaine). En Angleterre, Étienne aimerait faire couronner son fils Eustache afin d’asseoir sa succession. Malheureusement, n’ayant pas tenu sa promesse, il s’est mis à dos l’Église et ne peut le faire couronner. Ce dernier meurt peu après, laissant la succession au trône ouverte.

Henri II et Aliénor
Henri II et Aliénor

Étienne, affaibli, accepte de reconnaître Henri Plantagenêt comme son héritier légitime. Il meurt en 1154. Henri Plantagenêt monte sur le trône d’Angleterre et prend le titre de Henri II. Il nomme son ami Thomas Becket évêque de Cantorbury, pensant ainsi avoir le contrôle sur l’Eglise, mais au lieu de cela, Becket demande plus d’indépendance pour l’Église en Angleterre. La querelle devient personnelle, et Becket s’exile en France.

St-Thomas-Becket
Thomas Becket

Menacé d’excommunion, Henri II laisse rentrer l’évêque de Cantorbury en Angleterre, mais celui-ci continue de lui mettre des bâtons dans les roues. Excédé, Henri II ordonne à demi-mots son exécution. Becket aura le crâne fendu en deux dans sa cathédrale, et deviendra un saint et un martyr. Pour acheter son pardon, le roi accepte de se faire fouetter par les évêques d’Angleterre.


Les rapports entre clergé et royauté et l’architecture dans Les Pilliers De La Terre.

Les rapports entre le clergé et la royauté: dès les premiers chapitres, Francis, le frère du Prieur Philip, intervient dans le jeu politique entre les cousins royaux qui se déchirent pour assurer une place forte à l’Eglise à la cour d’Angleterre. Le roi Stephen a usurpé le trône en promettant à l’Eglise qu’elle aurait carte blanche en Angleterre, car sans bénédiction, point de couronne. Maud, l’héritière légitime du trône d’Angleterre, se trouve tenue à l’écart du pouvoir par l’Eglise, car sous son règne, cette dernière devrait rendre des comptes à la reine. Rome ne l’entend pas de cette oreille, et fait tout pour garder Stephen sur le trône.

Le prieur Philip, un homme bon et droit, pour qui la rigueur morale compte plus que tout, devra parfois faire fi de ses idéaux pour ruser et arriver à ses fins. L’évêque Waleran incarne l’homme d’église ambitieux qui n’hésite pas à faire le mal pour assouvir sa soif de pouvoir. Toujours, bien sur, au nom de Dieu. L’archétype du religieux corrompu et hypocrite, manipulateur, que l’on adore détester.

Enfin, le personnage historique Thomas Becket, évêque de Cantorbury, assassiné à la demande du jeune roi Henri II dans sa cathédrale, permet paradoxalement à l’Eglise de retrouver son pouvoir en Angleterre. En voulant se débarrasser de Becket, Henri II s’est mis à dos toute l’Europe, et doit donc faire pénitence pour ne pas être excommunié.

L’architecture: Tom le bâtisseur incarne le savoir-faire lié à l’architecture romane. Les églises sont basses et trapues, peu de lumière entre par les fenêtres rares et étroites, il fait sombre et humide à l’intérieur. Percer des fenêtres revenait à mettre en danger la solidité des murs. Son beau-fils Jack se nourrira de son savoir et ira plus loin. En Espagne ses amis maures lui font découvrir l’algèbre, les mathématiques et la géométrie, ainsi que l’architecture maure toute en finesse et en jeux de lumières.

Tom trace la ligne médiane de la future cathédrale de Kingsbridge dans l’alignement du soleil levant, sous les yeux du prieur Philip, de son fils Alfred et de son beau-fils Jack.

Ces nouvelles connaissances lui permettront de donner des réponses aux problèmes jadis rencontrés par son beau-père sur le chantier. Jack affinera ses nouvelles connaissances sur le chantier de la basilique Saint Denis près de Paris, la première église gothique d’Europe. L’architecture gothique est révolutionnaire: haute, élancée, avec beaucoup de lumière, et un sol dallé. Bref, du grand luxe.

Jack rentre en Angleterre armé de toutes ces nouvelles connaissances, mais doit cependant faire face à un nouveau défi lorsque des fissures apparaissent dans les arches de sa cathédrale. Il comprend que c’est la force du vent et non le poids de la cathédrale qui est en cause, et inventera les arcs boutant.

Jack et la maquette de sa cathédrale
Jack et la maquette de sa cathédrale

L’architecture des cathédrales fait partie intégrante de l’intrigue du livre, et n’est pas du tout rebutante, malgré les termes techniques. J’avais lu Le Bossu De Nôtre-Dame à 17 ans, et Hugo consacre des chapitres entiers à la description de la cathédrale parisienne, sans aucune mention de l’intrigue. Cela m’avait ennuyé à souhait, et je sautais ces chapitres. Rien de tel ici. En même temps, j’avais 17 ans…

Le seul bémol, c’est qu’à chaque fois que les cathédrales étaient évoquées, j’entendais dans ma tête Bruno Pelletier fredonner « Il est venu le temps des cathédraaaaaleeuuuh… » 😉


L’auteur: Né en 1949 à Cardiff, Ken Follett écrit des romans d’espionnage et historiques. Follett commence sa carrière en tant que journaliste, puis il se lance dans l’édition. Il écrit à ses heures perdues, et publie son premier roman d’espionnage en 1974 pour payer les frais de réparation de sa voiture. Cette petite anecdote montre déjà qu’il a un sens de l’humour bien british 🙂 Son roman « L’Arme à l’Oeil », publié en 1978, lui assure le succès. Depuis, il se consacre à l’écriture.

Son style d’écriture journalistique permet au lecteur de s’immerger dans l’époque dans laquelle Follet veut nous emmener. Les détails foisonnent, et ses recherches très poussées permettent à l’intrigue de ses livres d’être très vraisemblables.

Le site de Ken Follett, très complet, vous en dira plus sur cet auteur que j’apprécie énormément: http://ken-follett.com/fr/

Ken Follett
Ken Follett

Les produits dérivés: Les Pilliers de la Terre, publié en 1985, suscite toujours autant l’engouement. Il est donc naturel que beaucoup de produits dérivés aient vu le jour, pour prolonger l’expérience du livre.

plateau de jeu
plateau de jeu

On trouve notamment un jeu de société, une mini-série de la BBC et une très belle illustration de ce à quoi pourrait ressembler Kingsbridge.


La série: Comme je vous l’ai dit, dès le livre fini, je me suis plongée dans la série qui en a été tirée, pour prolonger le plaisir. Globalement, la série fait honneur à l’oeuvre de Ken Follett, mais il faut bien se dire qu’en 8 épisodes, la complexité du livre serait un peu lissée.

Physiquement, les personnages sont plus ou moins fidèles à mon imagination, mais il y a quand même des gros bémols: Aliéna a les cheveux raides (exit, la crinière bouclée de sauvageonne), Ellen n’a pas du tout les yeux dorés, et je cherche toujours ses cheveux en pointe sur son front. Martha, la fille de Tom, est censée être blonde, et Lady Hamleigh n’est pas du tout d’une laideur repoussante (l’actrice est très belle, et a été « enlaidie » par des cicatrices sur la joue. Pas assez selon moi pour inspirer horreur et dégoût).

Bien sur il y beaucoup de raccourcis, mais dans l’ensemble, l’histoire suit le cours du roman. Dans la série, à un moment, Jack est pendu et on le croit mort – je n’ai pas bien compris à quoi cela servait, ça n’apporte rien à l’intrigue… Spoiler: en fait il n’est pas mort du tout, tadam! Sa résurection me laisse cependant perplexe. Toujours pas compris pourquoi les producteurs ont rajouté cela.

En parlant du personnage de Jack, dans le roman on le rencontre alors qu’il est encore enfant. Dans la série, on ne s’est pas embêté à chercher un enfant ressemblant à Eddie Redmayne, l’acteur qui incarne Jack adulte. Bam, Jack a tout de suite 16 ans quand on le rencontre. Il est aussi censé être plus jeune qu’Aliéna, et cette différence d’âge est donc gommée.

Aliéna, qui est dans le livre prisonnière d’un serment que son père lui a arraché, fait elle-même la promesse de tout mettre en oeuvre pour récupérer le comté de Shiring. C’est donc « de sa faute », elle s’est mise là dedans toute seule.

Lady Hamleigh et William
Lady Hamleigh et William

William Hamleigh et sa mère entretiennent des rapports qui frôlent l’inceste – une dimension pas du tout présente dans le roman. Lady Hamleigh va aussi assassiner son époux pour faire de son fils un comte, alors que dans le livre Lord Hamleigh décède de maladie. L’actrice Sarah Parish est superbe, et je pense qu’elle a voulu étoffer son personnage.

Jack ne va pas jusqu’en Andalousie pour apprendre les mathématiques, mais s’arrête à St Denis et apprend de l’Abbé Suger, en charge du chantier. J’ai beaucoup regretté cela, car je trouve l’architecture andalouse magnifique. De plus, Jack a une petite liaison avec une arabe de Tolède, et j’étais curieuse de voir à quoi elle ressemblait dans la série. Mais elle n’existe pas… cette jeune fille était pourtant un personnage très intéressant, dommage…

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Waleran tombe du haut de la cathédrale de Kingsbridge

Enfin la fin est complètement différente. Exit l’intrigue avec Beckett (je crois que ça aurait été trop complexe pour une série de huit épisodes), il y a bien un procès mais pour des raisons différentes, et Waleran, au lieu de finir sa vie en reclus (!spoiler!) va se jeter du haut de la cathédrale qu’il a tant haïe.

Bref, la série simplifie l’intrigue et fait un peu plus dans le sensationnel que le livre.

Passons aux bonnes choses, maintenant!

Les personnages sont très fidèles à l’écriture de Ken Follett. Leurs caractères sont bien rendus, le jeu d’acteur est superbe. Chapeau bas à Rufus Sewell, qui incarne Tom le bâtisseur, et à Matthew Macfadyen, qui porte à l’écran le prieur Philip. Des acteurs de talent, qui ont su rendre avec justesse des personnages masculins attachants.

Un coup de coeur pour Eddie Redmayne, qui incarne Jack à la perfection. Sa beauté hors-normes colle parfaitement au personnage. Je l’avais découvert dans The Theory Of Everything (Une Merveilleuse Histoire Du Temps), le film sur Stephen Hawkins. C’est mon nouveau chouchou!

Jack
Eddie Redmayne interprète Jack

On voit la cathédrale grandir sous nos yeux ébahis. Ce chantier gigantesque, un peu difficile à imaginer pour les néophytes en architecture, prend vie.

Enfin, la photo est magnifique. Les images belles à couper le souffle, que ce soit dans les moments d’allégresse ou de misère, nous emmènent et nous font vivre aux côtés des personnages.

kingsbridge prioryJ’ai aussi beaucoup apprécié la petite animation qui montre une carte de la région avec les différents lieux où se passent l’intrigue, qui surgit lorsqu’on change de lieu. Cela permet de se situer dans l’espace et de mieux comprendre la géographie, chose qui manquait un chouia dans le livre (j’ai du aller chercher une carte sur internet pour me rendre compte d’où avaient lieu les batailles, et où siégeaient les cours de Stephen et de Maud).

En bref, une mini-série qui a composé avec talent avec le format très réduit de huit épisodes, tout en restant fidèle au roman original. Je la recommande donc!

Les acteurs des Pilliers de la Terre
Les acteurs des Pilliers de la Terre

17 réflexions au sujet de “Les Pilliers De La Terre (The Pillars Of The Earth) Ken Follett, 1989 (2/2)”

    1. Oui, il y a un autre roman qui se passe aussi a Kingsbridge mais au 16e siècle, qui s’intitule « Un Monde Sans Fin », et qui met apparement en scène les descendants des protagonistes des « Pilliers De La Terre ». Ken Follett serait d’ailleurs en train de travailler sur le dernier volet de la trilogie Kingsbridge!
      La série est très bien, malgré les nombreux raccourcis évoqués et quelques changements dans l’intrigue. Ken Follett ayant participé à l’adaptation, cela reste très fidèle au roman (il fait même une petite apparition à un moment!).

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    1. Merci 🙂 Il y a tant de choses à évoquer sur cette oeuvre, écrire le résumé puis la critique ont vraiment été mes travaux d’Hercule ces dernières semaines! Une fois que j’ai commencé à lire le livre, j’ai compris l’engouement qu’il sucitait. Et nous sommes d’accord sur la série, alors! Pas mal, mais le livre est tellement plus riche…

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    1. Non, jamais, et c’est bien là le génie de Ken Follett! Une oeuvre dense mais qu’on prend plaisir à lire, pas de longueur, beaucoup de clarté quant à où, quand, comment, pourquoi et qui. Je pense que son passé de journaliste y est pour beaucoup dans ce style clair et informatif! Je te conseille donc vraiment d’ouvrir ce livre et d’en lire les premières pages. Vois si cela accroche et si tu veux continuer ou pas. L’intrigue est très claire et facile à suivre. Mon résumé ne fait pas du tout honneur au livre, en fait…

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    1. Contente d’avoir su te convaincre! C’est vraiment un bouquin super, et de mon côté je suis complètement sous le charme de Ken Follett. Je dois d’ailleurs finir sa Trilogie Du Siècle, le dernier volume est sorti il y a seulement quelques mois.
      Pour ce qui est des Pilliers De La Terre, il y a aussi apparement une « suite »: au 16è, à Kingsbridge, avec les descendants des protagnistes. Ken Follett serait en train de travailler à un troisième roman se passant encore quelques siècles après, toujours à Kingsbridge. A voir…

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  1. Coucou !

    Merci pour ton abonnement HC dans un premier temps.
    J’ai parcouru ton blog hier et je le trouve super bien fait et tes articles très complets. Je t’avoue que je n’ai pas tout lu en détails, mais quel travail! Chapeau 🙂 C’est une super idée d’examiner les différentes couvertures et éditions par exemple. Et puis vu l’éloge que tu fais des Piliers de la Terre (que j’ai adoré), tu ne peux que tenir un blog génial 😉

    À très vite,
    xoxo
    Lily

    Aimé par 1 personne

    1. Hello! J’ai trouvé ton blog très sympa 🙂
      Merci beaucoup pour tous ces compliments, mais je vais rougir! je t’avoue que pondre un article me prend beaucoup de temps, des fois je me dis que je devrais juste dire ‘ouais c’est pas mal, je me suis bien marrée, je recommande’. mais je n’y arrive pas 😛 C’est mon côté fourmi compulsive qui reprend le dussus!
      J’espère que je serai à hauteur de tes attentes!
      xx Sev

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